Forum Nanarland.com

faut pas exagérer.
quand je vois un film ou le héros lutte contre la maffia russe ou albanaise, il ne me vient pas à l'esprit que tous les russes ou albanais sont des mafieux.
si dans certains endroits dans le monde, des communautés se rassemblent et vivent d'extorsion, de trafics, de prostitution, j'ai assez d'intelligence pour comprendre que les gens qui les composent ne sont forcément des représentants de leur pays d'origine.
dans combien de films sont mis en scène les cubains de floride, les colombiens et autres latinos en californie, les italiens à new york ?
ils donnent une image déplorable de eux même, pas de leur pays natal.

je n'ai pas vu dans ce film un message spécialement anti-raciste : j'ai plutôt retenu que, noir ou blanc, le monde est peuplé d'ordures.
le seul message d'espoir qui y soit présent, seule une crevette l'a transmis.

Hello,

Tu auras aussi remarqué que des blancs fonctionnaires, des détenteurs de pouvoir, des flics, des mercenaires, ne sont montrés que les pires représentants. Le parti pris de Blomkamp est clairement de nous montrer l'humanité sous son jour le plus noir, sans mauvais jeu de mots ; de ce point de vue je ne vois pas d'inégalité de traitement entre les différentes communautés et classes sociales, puisque leurs membres sont plus débiles les uns que les autres.
A la limite, on pourrait reprocher au film un message par trop pessimiste, voire un cynisme de mauvais aloi.




Comme tu le dis toi-même, le film s'inspire de la réalité, en l'occurrence une Afrique du Sud post-Apartheid, dans laquelle, ô surprise ! les postes les plus élevés dans la hiérarchie sociale (scientifiques, médecins, policiers gradés...) sont occupés par des blancs. Le seul lieu de pouvoir que la communauté noire a pu largement investir, est le domaine politique, c'est à dire tout ce qui relève d'une fonction élective (si je me souviens bien, on voit pendant quelque seconde le Président Sudaf', qui est noir de peau).
Effectivement, dans D9 les noirs sont le plus souvent des subalternes, des pauvres, des déclassés... cette représentation est-elle à ce point éloignée de la réalité ? Faut-il reprocher à Blomkamp de rendre compte, en arrière-plan de son propos (raconter une histoire divertissante, en premier lieu) , de la situation de la société dans laquelle son film prend pied ? J'y vois une caricature, au bon sens du terme, les traits sont grossis mais ils ne trahissent pas le modèle original.

Et je pluzune sur pytheas au sujet des gambas. C'est pas anodin que le rôle du "gentil" revienne à un E.T.

Minsk, je pense que tu te trompes... Les nigérians du film sont une troupe de méchants faibles d'esprit, loin de leurs racines, pourris par la drogue et abrutis par un gourou manipulateur complètement fêlé. Le chamanisme ou autres "sorcelleries" et l'exploitation sexuelle sont des pratiques assez fréquentes dans beaucoup de sectes, d'Afrique ou d'ailleurs ; le cannibalisme je sais pas trop mais ça ne m'étonnerait pas que certains groupuscules de tarés s'y adonnent. Y'en a qui pratiquent bien la pédophilie, ou les sacrifices, après tout.
Il ne s'agit pas d'une caricature de l'Africain, il se trouve surtout que cette bande d'affreux sont noirs parce qu'on est en Afrique...

En plus Fredevils a raison, au pire du pire, à admettre que le noir s'en prenne plein la poire, le blanc en prend tout autant voire plus. C'est juste un film misanthrope qui tape sur la gueule de l'être humain quel qu'il soit.

Attention, ça m'a un peu gêné, mais ça m'a pas non plus gâché le film, hein. J'en garde juste cette impression, c'est du ressenti basé sur quelques faits, mais je ne mets pas en doute le propos de fonds du film (hommes = salops, crevettes = gentils).
Mais y'a aussi le fait que le chef du gang de nigérians, il a le même nom que l'ancien président dictateur du Nigéria (Obasanjo).

Ah, je savais pas. Moi qui regrettais que D9 ne poussait pas assez loin le côté politique-caca, je vois que je me suis trompée, ça défonce en fait !

en fait, le message c'est qu'un crustacé ça vaut plus qu'un nigérian. Osé.

C'est un peu le syndrome corse en France aussi. Quand on connaît le cinoche africain, dès qu'il y a du mafieux il est forcément nigérian. Ils ont cette image dans le continent.

Ça aurait pu être pire. Imaginez si les mafieux nigérians de District 9 avaient squatté l'ADSL de Christopher pour inonder la planète de mails frauduleux demandant aux gens de s'impliquer dans des transferts de fonds pas nets.

Là ça reste très soft. :]

Sinon j'ai trouvé le film excellent, et la VF n'a pas gâché le plaisir.

Réussir à montrer des humains sans émotions (celles des proches de Wikus paraissent feintes, les soldats sont à peine ébranlés par leurs collègues qui explosent), tout en faisant passer ces émotions à travers les yeux humides des crevettes et leur respiration difficile, fallait le faire !

J'ai aimé, le coté reportage du début, on sait que quelque chose va arrivé au héros, et on demande quoi, jusqu'à la moitié du film. Ce qui m'a le plus gêné, ce sont les manques/incohérence dans le scénario. Pourquoi les crevettes sont arrivés sur terre, on évoque vaguement un exil de leur planète, l'impossibilité d'y retourner, alors qu'a la fin, le papa dit à son fils, on retourne à la maison. Pourquoi le module de commande est tombé du vaisseau (ce que l'on voit au début du film, pris par une caméra de surveillance) et n'est jamais retrouvé. Pourquoi le vaisseau n'a pas été pillé (en 20 ans, il y a largement de quoi le dépecer). On dirait vraiment des réfugiés paumés, embarqué sur un vaisseau cargo pourri. Au début, ils essaient de se mêler à la population, mais finissent par voler pour survivre. Le coté reportage quand la journaliste interroge les habitants est trop réaliste, on veux bien accueillir les étrangers, mais pas chez soi Christopher la crevette (on dirait un nom d'artiste de la Star Ac est-il un passeur qui se retrouve piégé ? va t il revenir pour aider ses potes ?
Sinon, les GFX sont d'enfer, les crevettes plus vraie que natures, les armes alien éclatent tout (au sens propre comme au figuré). J'ai bien aimé le clin d'oeil à la guerre des mondes quand le vaisseau se remet en marge et émet le bourdonnement qui fait exploser les vitres J'irais peut être le revoir en VF, histoire de voir si je comprend mieux le scénario et si je trouve un quelconque message dans le film, à part l'équation blanc=noir=méchant et crevette=bon

je n'ai pas compris ça du tout.
si c'est le message que tu y as vu, tu dois avoir une vision bien schématique du monde qui nous entoure.
ce que je ne crois pas une seconde, tu es capable de mieux

certes, un crustacé honnête est sans doute plus fréquentable qu'un gangster originaire du nigéria ou un mercenaire fanatique de la gachette, mais je crois que si il y a un message quelque part, ce n'est pas là qu'il faut chercher.

Non mais humour, blague tout ça, pas drôle peut-être.

oui, je te connais, quand même.
c'est pour les autres, les jeunots, qu'ils n'aient pas une fausse opinion de toi

Vu le déluge d'enculés de toutes les couleurs dans le film, je trouve assez vain d'essayer de hiérarchiser tout ça, surtout en accompagnant certains propos de réfléxions étonnantes du genre: "ok les blancs sont montrés comme des salauds, c'est cool c'est pas raciste, par contre les noirs sont montrés aussi comme des salauds, et ça par contre c'est un peu raciste quand même..."

Perso je trouve même pas que la soi-disant équation "humains = enculés, crevettes = gentils" soit le propos du film, et si c'était ça je trouverais ça gentiment bidon, on a jamais mis fin au racisme en inversant les caricatures et les généralisations...

Les crevettes ne sont pas présentées au début comme spécialement super sympathiques, juste comme des immigrés parqués, développant typiquement le genre de comportement que génère ce genre de ghétto. Ce sont des victimes, mais ça ne signifie pas qu'ils soient spécialement gentils (mais à notre époque on confond toujours "victime" et "gentil" comme si une victime était par essence bonne du fait de sa condition de victime...)

Quand aux humains, la femme du héros m'a réellement l'air dégoutée de la mort/disparition de son mari, et celui-ci, je vous le rappelle (pour ceux qui en font une ordure intégrale) est visiblement horrifié d'être forcé à tirer sur une cible vivante dans le labo, et ce, quel que soit le comportement minable qu'il a eu à l'égard des crevettes précédemment (et qu'il aura encore après). C'est pas le héros super reluisant, c'est sur, mais c'est pas la pire des ordures non plus.

Je me répète, mais chercher à déterminer si ce genre de film est raciste en fonction de la communauté "la plus dénoncée", avec une conclusion variable selon le résultat, c'est hallucinant! (tout en étant typique de ce genre de raisonnement censé être "anti-raciste")

Sinon j'ai kiffé le film, c'est assez original, ça fait du bien, j'aimerai bien une suite, et j'accorde honnêtement pas grande importance à la portée philosophique de l'oeuvre (ou alors faut avoir découvert l'existence du racisme la semaine dernière...)

Ah oui : moi aussi je trouve un peu chelou toutes ces armes surpuissantes qui trainent dans le ghetto sans que les aliens, un tantinet opprimés, aient envie de s'en servir...

Et pour finir, le cannibalisme rituel a joué un rôle important dans la pas si vieille guerre du Libéria, sur fond de coutumes plus ou moins ancestrales... alors pour l'Afrique du Sud je sais pas, mais sur le continent africain, en tout cas, la chose existe encore...

De mon point de vue, en proposant une situation réaliste (qui ressemble à s'y méprendre à la situation des camps de réfugiés de Calais, Sangatte ou autre) on peut raisonablement penser que le réal veut faire passer un message. Mais la situation est tellement outrée (cf le passage du lance-flamme) qu'on se demande bien ce qu'il peut dénoncerau final. D'où l'idée que c'est un propos plus général sur le racisme/la xénophobie/la méchanceté dans le monde.

L'autre solution est qu'il a seulement voulu renforcer le contexte réaliste de son film, en le racrochant à une réalité précise mais que ça s'arrête là. C'est à dire que les camps de réfugiés sont le décor mais pas le propos du film.

s'il vous plait, arrêter de violer ces pauvres mouches

D9, c'est juste une histoire, une histoire d'un peuple peuple perdu pas le bienvenu, une histoire de la vie en camp, une histoire de ce que deviennent des êtes désœuvrées livrés à eux même, une histoire d'un combat intérieur entre...humanisme (ou AlienIsme) et opportunisme...

Après comme toute histoire de fiction, ben elle peut aussi se produire de différente façon dans la réalité, mais c'est à chacun d'y voir le sens métaphorique qu'il veut. ça serait injuste de prêter à Blomkamp des intentions revendicatives à Loach ou propagandistes.

Sinon je l'ai revu hier, toujours autant le déboitage de Squeele

C'est ce que je pense également, j'ai dû mal m'exprimer.

Vu ce week-end.

Et ce fut super rafraichissant. Je ne sais pas pour vous, mais ça fait longtemps que je n'ai pas passé mon temps devant un film à me dire "ouais, ok, là, il va se passer ça..."

Pas tant qu'il y ait tant de surprises que ça, mais je me suis laissé porter par une histoire au rythme haletant.

Je ne connais pas assez les pays d'Afrique et leurs cultures, mais voir des Nigérians comme "méchants" ne m'a pas choqué. Tout comme quand je vois, dans des films ricains, des "gangsta" latinos et/ou black. Que les asiatiques sont forcément affiliés aux Triades. Ou en France quand on associe Corse et banditisme et banlieusards avec dealers de cheat et fouteurs de merde. C'est comme ça. Je ne dis pas que c'est intelligent, bien au contraire, mais cela est sûrement un réflexe lié à une certaine exposition médiatique.

En tout cas, excellent film, rafraichissant et j'ai adoré le moment où [spoiler] il a son armure de combat et qu'il se fait plaisir [/spoiler]

Par contre, pas sûr d'avoir envie d'un District 10...

EDIT : il y a des armes qui me font furieusement penser à Half-Life 2 !

Vu ! Excellent ! La première partie est vachement bien (encore que à mon avis gachée par la VF imposée sur Grenoble, qui atténue le côté doc de la première demie-heure...). Après, par contre, c'est du ruinage de squeele ininterrompu ! Y'a des plans de fous, dans l'action, hyper nerveux, le montage est lisible, et ça déchire tout simplement !
En plus, si je ne m'abuse, le réal c'est lui qui a fait le premier des vidéos type "transformes" avec les robots qui dansent non ? Si c'est bien ça, ce n'est que justice qu'il ait pu faire ce film.

Pour le racisme, je ne rebondirai pas sur la discussion, si ce n'est en soulignant une scène que vous n'avez pas évoqué dans la première partie : quand le héros s'enfuit après sa contamination, il entre dans un fast food. Et là, tous les employés sont noirs, et il y a pourtant clairement une queue pour les noirs ! Lui, en tant que blanc passe à une autre caisse où il n'y a pas de queue, ce qui ne choque personne. Par contre, quand la télé passe l'alerte dans laquelle on le prétend malade et dans laquelle on fait croire qu'il a eu des rapports avec une crevette, là tout le monde fuit.
Du coup, je pense que la dénonce est plus fine que ça (l'apartheid est fini depuis 20 ans, mais le racisme et la discrimination sont toujours présents, et acceptés, ce qui est plus grave. Par contre, racistes et victimes du racistes sont tous xénophobes...)
A part ça, j'ai trouvé la fin hyper émouvante, notamment le tout dernier plan avec la "crevette à la rose" qui m'a fendu le coeur. Et j'imagine tout à fait un district 10 !!!!

'tain pareil, ça me l'a refait aux deux visionnages: c'est le moment ou toute la tension accumulée sur la dernière demi-heure notamment retombe, je trouve que ça fait un effet de dingue du coup. Ce plan est extraordinaire

('tain ça faisait longtemps que j'avais pas été aussi fan d'un film!)

Une fois de plus, Bluray pour ma pomme dès que ça sort

Sinon c'est marrant, j'ai seulement percuté hier que la VO était "fake", dans le sens ou plutôt que d'avoir des dialogues en anglais avec accent sud-africain, on aurait logiquement du avoir des dilaogues en Afrikaaner, enfin je crois!